Vivre avec la douleur physique
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Israël, né en 1930, inspiration d’un homme d’aujourd’hui

À quelle réalité de son passé, Israël peut être sensible aujourd’hui ?

Israël est un homme d’un âge avancé. On pourrait dire qu’il est vieux. Ben oui, son corps est vieux. Israël, il en a des années derrière lui!

Journalier de métier, travaillant comme pas deux, il a toujours eu deux jobs pour subvenir aux besoins de sa famille. Il partait le matin avec un lunch pour le midi et un autre pour le souper. Parti, du ptit matin jusqu’à minuit le soir, 5 jours par semaine quand c’était pas 6. Il en a charrié de la marchandise, il en a levé des pelleter de gravier, de terre, il en a manipulé de la machinerie lourde, il en a frotté des marmites…

douleurIl en a travaillé une shot !

Israël, il a le corps usé. Il a mal à son corps depuis longtemps ! Mal au dos, mal aux jambes, à marcher en boitant, une douleur persistante et vaste.

Quels sont les bienfaits de se laisser ressentir son vécu ?

Depuis sa tendre enfance Israël a une soif de liberté immense. Il a besoin de se sentir libre. Il est comme un vagabond, avec une irrésistible envie de toujours découvrir de nouveaux horizons et de développer son autonomie.

Pour répondre à ce désir fort, il a besoin de ses jambes, il veut pouvoir marcher. C’est précieux pour lui.

Grâce à sa capacité à se laisser ressentir pleinement son besoin de liberté, sans le juger, sans le banaliser, il trouve la force et le courage de vivre avec la douleur physique au lieu de se battre contre elle. Il retrouve du pouvoir et il a accès à une force à l’intérieur de lui qui le pousse à apprendre à tolérer la douleur et à lâcher prise sur elle.

À partir de ce moment il récupère une énergie qui aurait été gaspillée à se battre contre cette douleur physique. Cette énergie maintenant disponible, Israël détient le pouvoir de la diriger vers les aspects qui lui tiennent à cœur : trouver les moyens d’être autonome et libre d’aller où il veut.

Grâce à cette attention ciblée, il parvient à trouver les moyens de répondre à ce qui est le plus important pour lui tout en tenant compte des limites de la douleur qu’il peut tolérer lors de ses activités.

Comment la créativité devient une ressource accessible et propulsante ?

Par exemple, quand Israël part se promener, il choisit de marcher en privilégiant les rues sur lesquelles se trouvent des bancs pour se permettre de faire des répits régulièrement. Aussi, il prend du temps pour réfléchir sur les nouvelles limites qu’il observe de lui-même. Lentement, il accepte de ne pas sortir à tous les jours comme auparavant. Il s’ouvre aux avenues qui sont à sa portée avec plus d’acceptation. Il veut se distraire autrement qu’avec des activités extérieures. Ainsi, il redécouvre le plaisir de regarder des documentaires. Il s’efforce de faire des petites tâches ménagères. Il a le souci de maintenir son appartement ordonné et propre. Il se lance dans la cuisine à préparer de petits plats qui sont devenus ses classiques : la compote pomme-poire, les mini pain aux bananes, les biscuits au gruau et brisures de chocolat, avec beaucoup de brisures de chocolat, c’est un de ses petits péchés mignons! Ce qui est formidable c’est que son plaisir est décuplé quand il offre ses petits plats à ses enfants et petits-enfants. Il reçoit des mercis et beaucoup de reconnaissance de s’être lancé ainsi malgré qu’il n’ait jamais cuisiner de sa vie ou presque. Israël se sent aimé et apprécié par ses proches. Ça lui fait chaud au cœur et il nourrit ainsi le sentiment d’être utile et de leur faire du bien.

Israël découvre de nouvelles façons de vivre avec sa réalité et à trouver une satisfaction qui lui procure l’énergie de poursuivre sa vie en acceptant mieux la douleur.

Et vous, quels moyens prenez-vous pour vous distraire et vous sentir utile malgré les obstacles liés à la douleur physique?

Louise Tellier, TRA, Thérapeute en relation d’aide