Faire face à la solitude et sortir de la souffrance
solitude tristesse aide thérapeute

Israël, né en 1930, inspiration d’un homme d’aujourd’hui

Quelle est la souffrance liée à la perte dont Israël fait face ?

Israël vit seul. Il vit seul depuis plus de 25 ans, depuis le décès de sa femme. Il avait alors 64 ans. Malgré le bonheur qu’il a vécu dans cette vie à deux qui a duré près de 35 ans, il décide de poursuivre la sienne en habitant seul dans son appartement. Il n’arrive pas à partager son quotidien de nouveau. Encore aujourd’hui, l’impact de cette solitude le laisse avec un vide à l’intérieur de lui qu’il travaille fort à remplir de la façon la plus satisfaisante possible.

La vie à deux lui manque. Partager les petites joies devant une bonne nouvelle d’un de ses enfants, retrouver sa douce autour d’un café après sa promenade quotidienne en solitaire dans le bois, la complicité d’être blotti et collé l’un à l’autre devant la télé le soir.

Quelles sont ses forces internes qui lui permettent de retrouver un pouvoir sur sa vie ?

Israël a aussi une volonté du tonnerre. Il veut vivre. Pas survivre, vivre! Profiter de la vie tant qu’il le peut et surtout, de la meilleure manière possible.

Quand il voit quelqu’un Israël, il lui sourit. Il sourit à tout le monde qu’il rencontre. Et il en rencontre du monde parce qu’il n’est pas du genre à rester chez lui à faire des mots croisés ou à regarder la télé. Non, il déteste ça rester dans la maison. « C’est pour les vieux ça, je ferai ça quand je serai vieux! » qu’il dit. Il se promène, tous les jours, il va partout, dans tous les racoins de Montréal et il marche sur les rues passantes. Son but c’est de croiser des gens, leur sourire, recevoir des sourires, des bonjours et parfois piquer une petite jasette. Mais il ne parle pas à tout le monde! Oh non! Pour ceux qui parle trop longtemps de leur médication, de leur maladie, qui s’apitoie sur leur sort ou qui chiale de la température ou des décisions du gouvernement, il trouve facilement un prétexte pour continuer son chemin. Il a besoin de stimulation intellectuelle, d’inspiration et de partager ses valeurs. Avec son « pif », souvent, il reconnait ces personnes dont il recherche la compagnie.

Ahhh! Une personne qui parle de ses enfants avec une fierté dans les yeux, une autre qui témoigne de ses inquiétudes sur ses capacités physiques devant son désir de partir en vacances, et une autre qui s’exclame avec enthousiasme sur le dernier film qu’elle a vu. Ahhhhh! ça, ça lui plait! Là il écoute attentivement, il enregistre tout, les mots, mais aussi l’état de la personne qui s’ouvre à lui. Alors il la questionne pour bien la comprendre et en savoir davantage.

Quels sont les bienfaits sur sa qualité de sa vie et sur son niveau d’énergie ?

faire face à la solitudeQuand le moment est venu de continuer son chemin, il quitte la personne, repart, énergisé, la tête et le cœur rempli de vie, rassasiés. Pour lui c’est comme une nourriture essentielle, ça lui donne une énergie de vie dans son quotidien. Il sort se promener ainsi à chaque jour, malgré la forme physique. Les bienfaits en sont plus grands. Et ça ne s’arrête pas là, suite à ces échanges, il réfléchit sur ce qu’il a entendu, ressenti, il entre dans des moments de réflexion qui peuvent l’habiter plusieurs jours et le nourrir. Il partagera à son tour avec ses proches et sa famille, ce qu’il a compris, l’impact de ces échanges sur lui et ses réflexions.

C’est une manière pour Israël de rester vivant et de s’accrocher à la vie, à sa vie. Israël est un homme intéressant, captivant, grâce à la vie en lui qu’il nourrit sans cesse et qui le garde ouvert aux autres. Il est attachant et inspirant pour tous.

Et vous, quels moyens prenez-vous pour faire face à la solitude et vous sentir vivant ?

Louise Tellier, TRA Thérapeute en relation d’aidemd