Apprendre à s’accepter tel qu’on est en brisant l’isolement
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Quelles sont les réactions utilisées pour fuir la sensation d’avoir une faible estime de soi ?

En lien avec l’éducation reçu et son type de personnalité, il peut être difficile d’avoir une bonne estime de soi. Devant une faible estime de soi, on développe un sentiment de honte et une peur d’être vu tel qu’on est dans certaines partie de soi-même. On rejette et on juge cette partie de soi de « pas assez » ou de « pas normal ». Alors on se compare, on cherche à se contrôler, à se modeler et à se montrer comme tout le monde. En réalité, on crée plutôt un cadre de référence qui repose sur nos interprétations et nos croyances.
Malheureusement, devant le concept de normalité, l’être humain est privée de toute sa légitimité et de sa splendeur. On ne se montre plus avec authenticité. On se camoufle plutôt derrière un personnage afin de se sécuriser et d’apaiser les peurs d’être jugé et rejeté par les autres. Le besoin d’être aimé et de faire partie du groupe sont tellement importants qu’on est prêt à se nier pour les combler. Malheureusement, souvent, les personnes avec une faible estime de soi attirent à elle celles qui ne peuvent voir leur valeur et qui au contraire peuvent tenter de les manipuler. En réaction, et devant l’incompréhension et la méfiance, celles-ci entretiennent une distance avec les autres et vivent alors de l’isolement.

Quelles sont les souffrances vécues dans l’isolement ?

De l’autre côté du costume, à l’intérieur de soi, on cherche à taire une souffrance. On refoule ou on se coupe complètement de ses émotions. Ces fonctionnements génèrent des manques importants. L’impact de ces manques crée une douleur qui se fait souvent sentir dans le corps. Boule au ventre, mal de tête, pleurs, insomnie etc. L’impression de ne pas mériter sa place et de ne pas avoir sa place avec son unicité, fait mal. Le fait de garder son vécu souffrant à l’intérieur de soi et de s’isoler nourrit vraiment la croyance qu’on n’est pas assez. C’est difficile de s’aimer en croyant qu’on n’est « pas assez » !
Le sentiment de honte d’être ce qu’on est vraiment fait naître à son tour une sensation de mal-être qui nourrit le manque de valeur. Ce qui refait surface c’est la souffrance dû au manque relié aux besoins fondamentaux de liberté et d’être aimé pour la personne qu’on est vraiment. Dans ce fonctionnement de personnage et d’isolement, il n’est pas possible de les combler. Ce manque génère une grande souffrance intérieure qui alimente malheureusement la non-valeur.

Comment une démarche de thérapie par la relation d’aide peut aider à transformer ce manque ?

Se relier aux autres et avoir accès à l’ouverture et à la vulnérabilité d’un proche permet de ressentir la sécurité nécessaire pour oser se montrer dans sa vraie nature, malgré le jugement sur soi. Il est bienfaisant de vivre l’expérience de savoir et de ressentir qu’on est acceptable tel quel. Les séances de thérapie offrent cet accueil du cœur qui ont un effet transformateur dont le fruit du travail sur soi est la découverte d’une légitimité à être soi-même et le droit de reprendre sa place. De cette façon, le jugement et la honte sur soi fait place à plus d’accueil et de reconnaissance de soi dans les parties plus difficiles à accepter.

Se donner l’espace, à l’intérieur d’une démarche thérapeutique par la relation d’aide, pour se nommer dans la honte, dans le jugement sur soi, dans son intensité et dans les peurs de se montrer avec son unicité apporte un grand soulagement. Ce travail permet d’augmenter la connaissance de soi. Être reçu avec valeur et sensibilité permet d’apprendre à s’accorder le même soin, la même bienveillance et ainsi nourrit sa valeur et l’estime de soi.

Et vous quels moyens prenez-vous pour sortir de l’isolement et entretenir votre estime de soi ?

Louise Tellier, TRA Thérapeute en relation d’aide md