Faire face à la perte de ses capacités physiques
deuil et besoin d'aide

Israël, né en 1930, inspiration d’un homme d’aujourd’hui.

La vie active procure un bien-être

Israël est un homme qui veut vivre pleinement sa vie. Mais ce n’est pas toujours facile. Il a toujours un projet, une idée dans sa tête qui mijote. Un matin il se lève avec l’idée d’apprendre le patin à roues alignées. « Ma fille, me prêterais-tu tes patins à roues alignées, je vais commencer ça tranquillement ! ». Ou bien il se prépare, un bon lunch, son vélo prêt, et il est parti pour la journée, direction du quartier des spectacles. Il se plaît à relaxer, bien assis dans l’herbe, sur une nappe, petit verre de vin bien dissimulé dans un verre opaque, à regarder les enfants jouer dans la fontaine. Israël a besoin de bouger, d’avoir du plaisir et surtout de sortir à l’extérieur de chez lui.

Prise de conscience des limites que le corps impose

Aujourd’hui, son corps ne lui permet plus de suivre ce rythme et toutes les occupations qu’il aime. Israël se rend bien compte de ses difficultés physiques. Il touche des limites. Son équilibre manque, sa force musculaire n’est plus aussi bonne, sa vue est amoindrie et ses réflexes, moins rapides. Il ne peut le nier, il ne peut plus s’adonner à ses activités préférées. Renoncer à ce quotidien bien rempli et vivifiant lui fait vivre des manques, une lassitude et une peur de s’ennuyer.

Capacité d’adaptation au service du besoin de demeurer actif

Israël est un homme résilient. Il a développé la capacité à traverser des souffrances en faisant face aux différentes épreuves qu’il a rencontrées au cours de sa vie. Il s’est construit une force à voir le revers de la médaille. Il trouve donc une manière de s’adapter devant les situations qui à première vue semblent être des culs-de-sac. Par exemple, à 40 ans, grave accident, tombé du haut d’un toit d’immeuble. Le médecin ne lui donne pas de chance de marcher à nouveau. Grâce à sa détermination, il ne se lâche pas. Se traîne même par terre, descend l’escalier de sa demeure sur les fesses pour réussir à sortir à l’extérieur se promener en fauteuil roulant. Il déjoue les prédictions. Après une longue période, il réussit à marcher de nouveau. Son désir d’aller au bout de ses capacités est grand. Plus tard, à 78 ans, quand son permis de conduire lui est retiré à cause de sa vision réduite, c’est en autobus et en vélo qu’il décide de se déplacer pour vaquer à ses activités.

Un bien-être retrouvé autrement

« Je me sens maître de moi, et ça, ça n’a pas de prix ! », qu’il dit avec une force dans la voix. Il a besoin d’aller au bout de ses capacités en cherchant à s’adapter du mieux qu’il le peut. Ce dépassement lui permet de mieux accepter les limites que lui impose son corps. De cette manière il se sent fier et satisfait de lui. Il nourrit le sentiment de dignité qui est très précieux pour lui, surtout devant la perte de ses moyens physiques.  Avec ce pouvoir qu’il retrouve sur sa vie, une énergie renouvelée lui est disponible pour mieux faire le deuil de ses pertes. Il trouve ainsi le moyen de ressentir plus de tranquillité à l’intérieur de lui.

personne qui dort sur un banc publicIsraël mijote encore d’autres projets, cette-fois des activités plus sédentaires. Il prend des cours d’ordinateur. Mais comme il dit : « Ça c’est pour plus tard ! Là j’ai juste hâte que le mois de mai arrive pour commencer à faire du camping. Je veux profiter de l’été et du beau temps passé à relaxer dehors et partager les tâches quotidiennes avec ma fille et mon gendre ! ».

Israël est une inspiration pour tous par sa capacité à transformer les obstacles qu’il rencontre et à saisir les opportunités qui s’offrent à lui. Ceux-ci se transforment en tremplins sur lesquels il s’appuie pour se créer de nouveaux moyens de répondre à ses besoins d’avoir une vie remplie et de garder la maitrise de sa vie.

Et vous, quels moyens prenez-vous pour contourner les obstacles que vous rencontrez et pour entretenir une fierté envers vous-même ?

Louise Tellier, TRA, Thérapeute en relation d’aidemd